La Route des Mouettes

Camembert, comté et carnaval !

Carnaval au Cap Vert, île de Sao Nicolau.

L'île de Sao Nicolau est connue pour le carnaval qui a lieu dans l'île principale : Vila Ribeira Brava, le deuxième carnaval du Cap Vert après Sao Vincente. Il est réputé comme plus convivial et pas encore touristique. C'est une tradition qui rassemble les gens de tous âges nous annonce le livre qu'Isabelle nous a laissé.

TARRAFAL

Pour la première année, Tarrafal fête à nouveau le carnaval. Nous profitons d'être sur place pour s'imprégner de l'ambiance, nous irons à Ribeira Brava dans la semaine.

Depuis 14 h, nous voyons passer sur la route de la plage des enfants déguisés, sautillant de joie. Vers 16h, la musique envahit les rues, telle un mille pattes qui a des soubresauts, ondulations… un flot de jeunes ados vont à la rencontre des plus petits qui les attendent à l'école. Cris de joie, mouvements rythmés, les deux groupes se mélangent, le défilé s'organise sous la houlette des professeurs. Les parents accompagnent les enfants, les rois de la fête.

La black connection de Tarafal.

Dimanche à la tombée de la nuit, un globe terrestre de 3-4 mètres de haut débouche sur la rue de la plage au milieu d'une foule chantante et dansante. Ce défilé est organisé par la paroisse, le thème est la lutte contre le sida. Le ruban rouge trône en haut du char, des messages pour inciter la population à combattre ce fléau sont écrits ou symbolisés par des dessins d'enfants, sur des cartons, au pied de la reine de la fête.

Nous avons décidé de nous joindre à la fête. Armés de nez rouges et de nos chapeaux offerts par les copains lors de la soirée de départ à Glicourt, nous nous joignons aux badauds. Nous sommes les seuls « blancs » déguisés. Les autres équipages regardent, mais ne se joignent pas à la fête. Les locaux sont surpris. En fait, les enfants nous regardent curieusement avec un petit sourire, tirant le bras de leur parent, ces derniers étonnés nous sourient largement, les enfants s'approchent alors de nous et éclatent de rire. Certains veulent tester les nez rouges et posent pour des photos. Un mouvement se crée autour de nous plein d'excitation et de joie. Nous dansons ensemble. Les grands-mères nous prennent le bras… c'est parti pour trois heures de fête inoubliable.

Le char du défilé, un message pour lutter contre le sida.

 

Nos nez rouges font fureur, les enfants veulent le mettre...

Rencontre avec John Pedro, un journaliste local qui a beaucoup apprécié notre déguisement et surtout que nous nous joigons à la fête. Il voulait faire un papier sur nous le lendemain.

 

 

Sao Nicolau, la traditionnelle.

Nuit en mer par pétole. Nous ne mettons pas le moteur pour ne pas arriver de nuit.

Patrick sort les plumes après les rapalas. Philippe prend l'air après un séjour un peu long en cabine et Rémy espère bien manger du poisson à midi.

Après quelques milles au bord des côtes, nous sommes étonnés, alors que les guides nous présentent Sao Nicolau comme « verte », nous ne voyons que des montagnes pelées, désertiques.

Une oasis en bord de falaises nous fait dévier notre route : Baïa do Carraçal.

Cours de matelotage, couture... le capitaine occupe ses mousses !

Fin de matinée, nous mouillons à Porto da Preguiça, ancien port principal de l'île redevenu un petit port de pêche. Dès notre arrivée, les enfants nous font de grands signes sur le petit môle. Chaleur étouffante dans le bateau.

Philippe, Catherine et Isabelle vont observer les fonds, proches de la falaise. Eau d'une limpidité exceptionnelle.

Les pêcheurs rentrent, Rémy et Philippe partent acheter du poisson. Ils reviennent avec 4 beaux Garoups, les fameux poissons rouges orangés à pois bleus… Un vrai délice pour tous. Le repas est perturbé par une houle de plus en plus amplifiée.  Il faut tenir les couverts…

Nous levons l'ancre, Patrick prend la barre. Sieste, lecture… A hauteur de la pointe sud Do GUINCHO, le vent fraichit subitement passant de pétole à 45 nds, pour s'établir à 35 nds.

Attention ça va souffler !

Le sens marin de chacun a permis de ranger le taud, les affaires, rouler le génois et de caler l'annexe qui avait tendance à s'envoler. Arrivée au moteur à Tarrafal dans les rafales.

Tarrafal, port principal de l'île de Sao Nicolau.

Mouillage à côté des barques de pêche, devant des maisons colorées et au pied de falaises entaillées de deux ravins propices aux courants d'air. 25 nds.

Nous décidons de manger à terre, pas envie de cuisiner et besoin de se dégourdir les jambes après 24H en mer.

Préparatifs de carnaval au détour d'une ruelle : deux cents jeunes répètent les danses dans un préau de la paroisse ; musique et chants entrainant.

Enfin, nous trouvons le restaurant de Cécilia que nous a recommandé l'épicière du coin. Devanture fermée, il faut connaître ! Repas gastronomique. Rémy demande du « cabrito », mais « il n'y en a pluch ». Patrick réclame un peu de pain, il a droit à une petite brioche bien jaune de beurre.

Retour au bateau pour une nuit paisible.

Visite de la capitale Vila Ribeira Brava, le lendemain. Une heure de route en aluguer, route bitumée, puis piste pour contourner les travaux, et enfin route de montagne pavée plus ou moins.

Les grands mères ont du caractère au Cap Vert. Discussions animées dans l'aluguer.

Aucune place de perdue, Patrick prête ses genous...

Le paysage passe du désert à des terrasses verdoyantes, quand l'irrigation est possible. Dragonniers : arbres fossiles.

L'agence de réservation des vols est fermée, aucun horaire affiché. Nous sommes inquiets.

Au hasard des rues et grâce au cinquième sens de Nathalie, nous trouvons un petit restaurant local. Nous demandons le « prato do dia ». Le restaurateur honoré de notre présence nous fait goûter au « grogue » costaud, puis au « ponch » à base de fruits ; il nous apporte de petits gâteaux pays comme amuse gueule ; il nous met de la musique locale ; puis nous passons au ragoût de bœuf et pilons de poulet panés, accompagnés de riz et tomates vertes, salade. Après quelques pas de danse, nous repartons repus. Photos avec le patron. Grandes accolades amicales et émouvantes.

Les trois hommes apprécient la sauce du ragout de boeuf, mais pas de pain... ils prennent les tomates pour saucer !

Carnaval des enfants sur la place.

Pendant le défilé, les bureaux de l'agence de l'aéroport sont ouverts. Nous apprenons que l'avion de lundi est complet et que le seul disponible part… demain matin. L'ambiance du groupe tombe dans les tongues ! L'autre possibilité est un retour à Sal avec la Mouette, le vent dans le nez, pendant 24 h au moins.

Catherine, Patrick, Isabelle et Philippe choisissent l'option avion ce qui leur laissera encore le temps de faire une ou deux plongées, voire une partie de pêche en mer pour Patrick, ainsi que un peu de repos sur les plages de Santa Maria.

Nathalie fait connaissance avec José Manuel à la sortie de l'aluguer, qu'elle avait pris pour un paysan. Non, c'est un homme âgé qui aime bien allé tous les jours, dans la montagne, côté nord, voir les paysans. Il lui donne son numéro de portable en proposant de le suivre lors d'une de ces visites. 

Rentrés au bateau, c'est déjà l'heure de refaire les paquetages. Nathalie et Rémy sont un peu désarmés, les autres résignés.

Apéro dinatoire, car les estomacs ne se sont pas remis de l'après-midi. Anecdotes de la semaine, souvenirs de plongées au club… la soirée passe vite.

Nuit agitée par les coups de vent dans la baie. Réveil à 05H30. Petit déjeuner sur le pouce. Débarquement des sacs. 06H30 notre chauffeur est au rendez-vous.

La montagne a encore un autre aspect, moins brumeuse, les couleurs sont encore plus belles. Oasis au fond d'un ravin.

Nous quittons nos amis non sans émotion. Retour vers Tarrafal où nous nous reposons pour nous remettre de toutes ces émotions : départ des équipiers, véritable imprégnation dans l'ambiance du Cap Vert et découverte de la campagne pleine de contrastes.

Nos projets vont maintenant véritablement débuter. Nous réalisons l'ampleur de ce qu'il nous reste à construire. Mélange de doutes et d'espoirs. La barrière de la langue nous apparait la plus difficile à surmonter.

Nous nous donnons quelques jours pour faire le point, le carnaval nous aidera sûrement à prendre du recul. Dès cet après-midi, les enfants défilent…

 

29 janvier : acclimatation de l'équipage, avitaillement.

L'ambiance sur le quai met tout le monde dans l'ambiance du Cap vert.

Après une bonne nuit réparatrice, nous décidons d'aller aux salines et Pedra do Lume. L'endroit nous avait tellement plu que nous nous faisons un plaisir d'y retourner.

Négociation des tarifs des Aluguers. Nous trouvons un jeune qui veut bien nous attendre à Espargos le temps de faire un peu de change.

Il est déjà tard, nous décidons de manger en ville, à Pedra do Lume il n'y aura rien. Nous trouvons un restaurant à l'étage de boutiques. Le service est plus long que prévu. Alors que nous avons demandé le plat du jour, nous voyons un défilé s'opérer : des cartons de poulets congelés sont remontés des réserves, puis une bouteille de gaz… Midi ne doit pas être l'heure du premier service ! Nous prévenons notre chauffeur du retard.

Des sénégalais nous tiennent la jambe pour nous faire acheter des breloques. Ils deviennent un peu agressifs quand nous déclinons leurs offres. Notre haluger arrive, nous embarquons joyeusement.

Le paysage de la saline étonne aussi notre équipe dieppoise. Nous faisons une petite marche à travers le cratère désertique, puis nous nous baignons dans la « saumure ».    

Trouvaille de Rémy : les moteurs dieppois Vendeuvre sont venus jusqu'au Cap Vert, pour pomper l'eau dans la saline.

Dessalage à l'eau de mer. Masque et tuba pour observer la faune des rochers. Philippe et Catherine donnent une note de 2 sur 5 au site de plongée. Il y a quand même de jolis spécimens : poissons noirs avec tête bleue, gris avec rayures noires, vieilles et aussi des sarres avec un point noir sur la queue…

Il est l'heure de retourner à Espargos. Encore quelques courses à faire.

Repas sur la Mouette, Isabelle pique du nez ; visionnage des photos de la journée ; tout le monde est heureux et fatigué.

Rémy propose de partir demain pour l'île de Sao Nicolau, plus traditionnelle et moins touristique. Le carnaval y bat son plein en fin de semaine.

Nous n'avons pas réussi à trouver les horaires des avions entre Sao Nicolau et Sal pour le retour vers la France. Nous commencerons par cela en arrivant.

 

Une bonne douche, une bonne mousse, l'équipage est prêt à appareiller après le repas que le cuistot Patrick a préparé.

28 janvier : arrivée de la palanquée dieppoise.

Après négociations avec plusieurs Aluguers du village, Jorge nous attend à 22H45 devant le cybercafé. Nous ne sommes pas seuls, deux autres navigatrices au long court nous accompagnent pour récupérer leurs parents, à l'aéroport, et notre nouvel équipage : Catherine, Patrick, Isabelle et Philippe.

Difficulté pour caser les sacs et 13 personnes dans l'Aluguer de 9 places ! En faisant des couches, ça marche ; tout le monde respirait encore à l'arrivée.

Embarquement de l'équipage, dans l'annexe : trois voyages au ras de l'eau parmi les bouts d'amarrage, à la lumière de la frontale de Rémy. Pas de fesses mouillées.

Déballage des sacs, puis nous échangeons anecdotes de voyage, prévision de programme, autour d'une boite de mini barres chocolatées que nous dévorons tous comme des gamins.

Dans les bagages des dieppois, trois "Le Petit", du comté et autres breuvages des dieux !

 Nous craquons sur un bout de "clacos" avant de nous coucher. L'Aluger ça creuse ! 



04/02/2008
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