La Route des Mouettes

Porto Peniche

 Samedi 03/11/07 : A la recherche du soleil !

Quand Caro nous dépose avec nos bagages devant l'aérogare de Ryanair, à Beauvais, celui-ci est bondé : vacances de la Toussaint. L'enregistrement dure donc un peu plus longtemps que d'habitude. Dans l'avion une équipe de supporters de l'OM (match OM Porto mardi prochain) braille des conneries, sauf au décollage et à l'atterrissage où le naturel est dépassé par la frousse de l'avion… L'avion perce rapidement la brume épaisse de Beauvais, le soleil apparait et ne nous quittera plus de la journée.

Aéroport de Porto : grand ciel bleu, 25 °C. Taxi jusqu'à la marina de Leixoes, où La Route des Mouettes nous attend. Un bateau français arrive de Cherbourg, direction Madère. Petite sieste, puis promenade sur le front de mer à la fois très chic (cf. prix des boutiques), en construction (résidences 6 étages avec vue sur la mer) et polluée (raffinerie d'un côté, arrivée des pétroliers au large et déchargement des containers de l'autre).

Avitaillement à « Bonjour Moderne » (fruits, légumes, poisson, bières pour le capitaine…). A 17H30, il fait nuit. Nous sommes bien dans le bateau, ça nous manquait… « Ouf, j'en avais marre des préparatifs… » C'est parti pour 10 mois !

 

Dimanche 04/11/07 : Remise en forme de l'équipage.

Après une bonne nuit, nous optons pour un petit déj' léger avant de faire quelques foulées le long du front de mer (dure dure la reprise, une pensée pour les copains qui courent à St Nicolas), étirements sur la plage où les surfers s'éclatent dans les rouleaux, petit tour à pied pour finir dans les ruelles au dessus de la marina, jusqu'au petit fort. Douche, rangement dans le bateau…

Lumière magnifique : toujours pas de nuage, mais la lumière est celle de l'hiver, les teintes sont orangées, dorées… bref très reposant. Toujours 23-25 °C, mais la nuit 10°C.

Direction Porto en bus, vers 14H00. Petites ruelles escarpées. Gare, églises décorées d' « azulejos », des carreaux de céramiques peints souvent en bleu de Delft importé de Hollande. Ils sont devenus l'emblème du pays. Descente vers le Douro, le fleuve qui traverse Porto pour apercevoir les maisons de Porto (le vin). En 1820, suite à un réchauffement exceptionnel, les raisins très sucrés, donnent un vin très apprécié des Britaniques. Les années suivantes, les sociétés viticoles y ajoutent de l'aguadente (eau de vie), afin d'arrêter la fermentation et de fixer le sucre du vin, inaugurant ainsi les débuts de ce nectar puissant.

Lundi 05/11/07 : Leixoes – Ria de Aveiro, à la recherche du rayon vert.

Toujours beau temps, mais pas de vent… Nous partons quand même, direction le Sud.

Sortie de Leixoes, le pays des mouettes et des goels !

Après la douche, le petit déj sur le pont (si si c'est possible en novembre), nous nous répartissons les tâches. Je vais à la recherche d'une bouteille de gaz, le dictionnaire et le plan de Leixoes à la main. Quand je reviens Rémy a sorti le moteur hors bord et l'annexe (bateau pneumatique gonflable qui nous permet d'aller à terre, lors des mouillages) ; le moteur de la Mouette est vérifié, il ronronne déjà pour se chauffer ; le plein d'eau est fait… Bref larguons les amarres !

Le moteur dans les oreilles nous filons à 5.5 nds (nœuds). Le génois essaye de nous aider de son mieux, mais il pend lamentablement, oublié par les vents.

Nous arrivons à Aveiro avec le coucher de soleil. Rémy est à la barre, il regarde devant le chenal ; moi, je guette le rayon vert. Pas vu. Guidés par un pêcheur sympa, nous évitons les bancs de sable et les filets. A la tombée de la nuit, nous jetons l'ancre près d'un deux mâts. Petite baie sympa. Port de pêche avec des petites barques de couleur d'après le guide nautique, nous vérifierons demain vu qu'il fait nuit. Installation de lampe en autonomie (batteries chargées à bloc grâce au panneau solaire, pas l'éolienne à cause de la pétole de la journée).

 Mardi 06/11/07 : Dieppe est battu.

Premier réveil à 06H40 pour avoir la météo sur RFI. Sans résultat. Deuxième réveil, une heure après. Idem. Troisième réveil moins voulu : un pécheur a pris son filet dans notre ancre. Rémy crois une seconde qu'on essaye de nous piquer le mouillage. Rien de bien grave en fait, plus de bruit que de mal.

Nous partons de bonne heure direction FIGUEIRA DOZ

Grande plage de sable blanc, parsemée de quelques petites villes, pour nous accompagner jusqu'au CAPO DE MONDEGO, où la poésie s'arrête avec les volutes d'une cimenterie. FIGUEIRA apparait derrière ce halot de fumée, dans le fond d'une baie, bordée elle aussi d'une inévitable plage de sable.

Ville moderne et huppée, Figueira parait un peu déserte à cette saison. Un autre bateau français arrive, venant de la méditerranée. Problème de moteur.

Nous voulons faire le plein. Seule pompe ouverte, celle des docks de pêche. Nous voici partis pour plus de 2H30 d'attente dans un endroit nauséabond, où des milliers de mouettes et de poissons nettoient comme ils peuvent les déchets des pêcheurs. « Dieppe est battu ! » constate Rémy.

Figueira, rive gauche. Le port de pêche...

Une panne de l'usine à glace mobilise tout le monde sur le quai. « Dans cinq minutes, je vous sers. » nous répète au moins dix fois un homme en chemise, qui dénote avec toute cette crasse. C'est à nous dégoutter du poisson.

 

C'est à la nuit totale que nous regagnions la marina. Heureusement, la douche nous fera oublier cet incident. Je crois que je n'ai jamais autant apprécié l'odeur de mon gel douche.

 

Mercredi 07/11/07 : Enfin les dauphins.

Météo au port : toujours pétole, même si ce matin vers 06H il y avait bien 15 nds. Un petit saut dans un cybercafé pour donner des nouvelles rapides à la famille.

Côté rive droite, Figueira est très hupée.

Nous faisons notre marché dans des halles couvertes, aux étalages colorés. Pommes, poires, morue salée, poulet rôti. Bavardage avec un équipage français venant de Bretagne, allant vers la méditerranée quand le temps le permettra pour passer Gibraltar : sûrement pas avant le printemps.

Nous partons vers Nazaré vers 13h30… au moteur. Tentative de voile durant quelques heures. Lecture, thé, sieste, journal de bord… Nous récupérons des derniers mois, à courrir partout. La journée passe vite, bien que nous serions mieux à la voile. A la tombée de la nuit, les dauphins viennent jouer avec l'étrave de La Mouette. Ils resteront avec nous jusqu'à Nazaré. Leurs cris stridents raisonnent dans le bateau. Arrivée à Nazaré, vers 21H. Nous n'avons pas été jusqu'à Martinho do Porto, charmante petite baie en demie lune. « Je ne le sens pas de nuit. Rappelles-toi les alignements n'étaient pas allumés à Aveiro alors que c'était plein de cargos… Je crois demain matin nous aurons le temps d'y passer » dis-je à Rémy.

Nazaré, charmant petit port de pêche… industrielle. Ses odeurs, ses lumières blafardes, les ouvriers sur les quais en train de faire leur pose syndicale.

 

Jeudi 08/11/07 : bonite, poisson lune, du vent… mais dans le pif !

Sortie du port de Nazaré.

 Toujours la même houle lente et molle à notre travers, du vent mais dans l'avant du bateau. Nous ne nous arrêterons pas à Martinho do Porto, des bancs de sable mouvant rendent l'approche dangereuse d'après les responsables de cette charmante baie.

Nous optons pour les « Ilha da Berlengas », une réserve ornithologique et marine crée en 1981. Site classé depuis Natura 2000 qui couvre 9000 ha environ dont 160 ha de terre. Roche ocre que les oiseaux pointillent de blanc.

 

Petit fort construit par des moines au 17ème siècle « Forte de sao Joa Batista », lassés d'être régulièrement pillés par les pirates. Nous ne débarquerons pas, le mouillage ne semble pas sûr. Nous laissons les oiseaux (mouettes, eiders, macareux, migrateurs…) sur leur île.

Comme nous avions aperçu une Bonite devant l'ILHA DA BERLANGA, Rémy sort la canne que Claude lui a offerte, les rapalas… Sans succès. Nous serons accueillis dans la baie de Péniche par un poisson lune frétillant son gros ventre comme il peut pour avancer.

Moteur coupé, ouf ça fait du bien aux oreilles. Place au ponton visiteur dans le chenal de sortie du port. La nuit s'annonce agitée.

Rencontre avec des français qui ont « vendus entreprises, femmes et maison » pour partir au Cap Vert pour faire du business… Bref une autre philosophie du Cap Vert que nous.



09/11/2007
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