La Route des Mouettes

Mindelo

19 février : quand les annexes volent au vent, l'équipage reste en plant !

Nuit ventée, mais nous n'avons pas de houle ni de clapot, donc le bateau pivote sans nous secouer. Le vent montre peu à peu durant le déjeuner pour s'établir à 25-30 nds. Les voisins un peu plus dans la baie ont eu droit à 42 nds !

Nous voulions aller au Minsitère de l'Agriculture et de l'Environnement pour avoir plus d'infos sur l'agriculture cap verdienne, mais nous ne pouvons pas débarquer sans risquer de nous retourner. Le moteur de l'annexe ne s'en remettrait pas. Nous ne prenons pas le risque.

Du coup, blog, lessive, lecture, préparation des routes futures… nous nous occupons dans notre bateau à roulettes ! 

Voici les restes de notre drapeau cap verdien (cousu main) après la fameuse nuit à Sta Luzia (80 km dans les pointes). 

Le vent s'est calmé nous pouvons vous donner des nouvelles !!!

 

18 février : nous perdons la notion du temps !

Bien reposés, nous laissons notre annexe à la marina pour 100 esc. (1 €). Nous allons prendre une douche au « Club Nautico ». Propreté correcte. Nous restons un peu à apprécier les joies de l'eau douce et fraîche, à volonté.

Nous allons explorer Mindelo. « Nous ferons les papiers demain, nous sommes dimanche c'est fermé. »

 

Ruelles aux façades colorées. Femmes avec grosses bassines en plastique entre leurs cuisses. Elles vendent soit des légumes (petits poivrons verts, piments, oignons…), du poisson, des beignets… Les discussions enjouées résonnent et se mélangent aux musiques qui sortent des bars et boutiques.

 Réplique de la tour de Belem.

Au pied de la réplique de la tour de Belem : barques chamarrées, pêcheurs réparant leurs filets, attroupements autour de joueurs de cartes… 

 

Le marché aux fruits et légumes, il y en a un autre pour le poisson.

Nous trouvons sans peine la boulangerie que Julie nous avait indiquée. « Ce n'est pas cher ici le pain ! Quatre petits pains aux céréales pour 50 esc (50 cts d'€). » Rémy n'en revient pas.

 

  Nous cherchons un restau pour midi. Nous fuyons ceux remplis de touristes. Nous entrons dans un petit bar, au sol propre, patron et serveur accueillants. Sur la carte « Cachoupa » en demi portion ou portion complète. C'est LE plat national du Cap Vert que nous n'avons pas encore eu l'occasion de déguster. Les recettes sont variables, mais la base est faite de maïs grain, haricots, igname avec de la viande ou du poisson. Nous commandons deux demi-portions. Le serveur nous apporte deux petites assiettes bien remplies, garnies de porc, de rondelles de chorizo frit et un œuf sur le plat. Autant vous dire que nous sommes vite calés, mais nous finissons tout. C'est très bon, je crois que nous en mangerons régulièrement.

Ingrédients pour la Cachoupa : haricots, maïs, blé... sans oublier le piment pour la sauce.

Un touriste avec un gros sac à dos rentre dans le bar. Au bout de quelques instants, il vient nous demander si nous parlons français. Nous l'invitions à notre table. Il vient d'arriver hier au Cap Vert pour quinze jours, il va à Sao Antao, faire de la rando. Il est de Genève. Nous nous séparons car il doit prendre le ferry après des échanges sur nos impressions sur le Cap Vert : pauvreté, sècheresse, attitudes des touristes français, pseudo colonialisme italien, chinois…  et surtout gentillesse et authenticité des cap verdiens.  Au milieu de la conversation « Mais nous ne sommes pas dimanche », le franco suisse nous regarde étonné. « Quel jour sommes nous ? Nous ne savons plus, depuis ce matin nous hésitons ??». « Ben, lundi », il comprend que nous ne blaguons pas. « Ca s'est mon rêve, avec le boulot que je fais… Oublier quel jour nous sommes ! J'espère que mon séjour va déjà me permettre de souffler ». Nous lui souhaitons une bonne traversée vers Sao Antao (il a facilement le mal de mer) et de bonnes vacances.

Alliance française de Mindelo (facade bleue sur la photo) : belle bâtisse, mais sans âme. Demande veine de renseignements sur les ONG françaises. Petit guide franco-capverdien dans présentoir, mais rupture de stocks et impossible de nous vendre le dernier exemplaire. Nous obtenons quand même quelques infos : ministère de l'agriculture, cybercafé pas cher.

Consultation des mails : que du bonheur. Des nouvelles du Mali, de l'Aber Wrach, de Dieppe, des Vosges, photos des petits zouzous au carnaval… Nous sommes nombreux à faire le voyage !

 

 

 

17 février : nuit pourrie !

Réveil brutal en pleine nuit. « 25 nds, en direct de la montagne ». Bruit de soufflerie en continu. Mouvements secs du bateau malgré le ressort.

Le vent joue avec nos nerfs, ça devient pesant à la longue. Cela dure toute la matinée, avec maximum à 35 nds. Le mouillage devient impossible et pas sûr. Nous voulions rester une nuit de plus, mais pas de plongée, ni de descente à terre possible. Nous décidons de partir.

A 14H (3 heures avant la PM), nous quittons le mouillage par 27 nds dans les rafales. Dès que nous nous écartons de la côte, pour nous contrarier, ça diminue à 18 nds.

Nous empruntons le canal de Santa Luzia, un petit bout de « torchon » à l'avant pour appuyer le moteur. Près serré. Vitesse variable de 3.5 à 5 nds.

Brisants turquoises et fumant à tribord comme à bâbord, vagues molles et puissantes à la fois. Spectacle fascinant qui nous rappelle que nous sommes tout petit petit…

Fous de Bassan surfant sur une palette.

Nous rentrons dans le canal entre Sao Antao et Sao Vincente. Vent contre courant. La mer a un aspect… « Bizarre, je dirais bizarre ! Comme c'est bizarre ! »

Falaises zébrées à bâbord, nous doublons un rocher à la forme de tête d'iroquois, trouve Rémy.

 

La baie de Mindelo nous apparait d'un coup. Gros bateaux de commerce, constructions, silo, grues… quel contraste après l'île désertique et la côte nord de Sao Vincente.

Après la digue des ferry, le port de plaisance apparait, à sa gauche le mouillage. Tout parait calme.

Bonite grillée au citron vert, purée de pois chiche.

RE-« enfin une bonne nuit ?? » en nous couchant telle une incantation cette fois-ci !

 

16 février : notre première Bonite !

Départ de Tarrafal pour Santa Luzia vers 9H.

Pas de vent le long de la côte, ce qui permet à Rémy de… réparer le pilote. Le câble électrique s'est arraché lorsque nous avons rangé (non délicatement nous l'avouons) les caisses, matos de plongée… dans le coffre arrière.

Poissons volants autour du bateau. « Ca chasse ! » Installation des attrapes poissons.

20-25 nds arrivés à la pointe, en quelques minutes.

Nous croisons Nadia et Patrick, les niçois qui nous avez prêté leur scooter à Sal. Chaleureuses salutations. Rémy tente un contact VHF.

Alors que je remonte ma mitraillette, Rémy constate que je l'ai montée à l'envers. Nous installons un élastique pour qu'elle ne soit pas en direct, afin de ferrer en souplesse.

Petite potée de légumes frais. Nous pensons à l'équipe des femmes qui nous ont servie dans le petit marché aux légumes de Tarrafal. Pleines d'attentions, leurs mains précautionneuses nous tendent une gamelle, prennent les légumes, leurs yeux pétillants au milieu de visages ridés, burinés par le soleil, leurs sourires souvent édenté mais tellement lumineux... Des regards profonds et vrais, malheureusement que nous ne croisons pas souvent dans notre « douce France ».

« Regardes l'élastique, il y quelque chose ! ». Je remonte la ligne. Elle file à l'oblique « Oui, poisson, ça y est enfin ! ». Une trace argentée fend l'eau, se débat… « Un gros maquereau ou une bonite ?»  


« Passes moi du whisky ! » Je regarde Rémy étonnée « Du whisky ? ». Rémy me montre une technique que je ne connaissais pas pour estourbir une belle bonite : un dé de whisky dans le gossier. NB : ne pas prendre du « grogue » local, elles adorent et sont ravigotées.

Arrivés au mouillage dans une baie tranquille et qui semble très bien abritée. Santa Luzia la désertique s'étale dans les rouleaux turquoises.

Virginie et Yves, les savoyards rencontrés à Sal, sont là. Un autre bateau dans le fond vers le campement des pêcheurs.

 Nous gonflons l'annexe, sortons le matos de plongée apnée. J'opte pour la combinaison 7 mm, Rémy passe mon shorti. Repérage en vue d'une plus grosse expédition demain matin. Fonds riches en poissons de toutes tailles et couleurs, dont une sorte de gros mérou noir et bleu. Rémy veut faire un test de fusil, mais la mer redescend et brasse les fonds moins profonds, moins de lumière car le jour décline. Partie remise à demain !

 Nous allons saluer Virginie et Yves, ils nous invitent à boire un coup. Nous échangeons sur nos rencontres, navigations, randos… depuis Palmeira. Chaleureux moment.

« Enfin, une nuit calme… » pas de vent dans la baie quand nous fermons les yeux.



19/02/2008
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